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Les épices musicales de Paul Kunigis
Marie-Josée Montminy – Le Nouvelliste

La notion de métissage culturel pourrait être incarnée par Paul Kunigis. «Je suis né en Pologne, j’ai grandi en Israël, mon père est juif, ma mère catholique, j’ai étudié en français, j’ai passé mes étés avec des Italiens et des fins de semaines dans des kibboutz…», résume le chanteur et musicien qui partagera les fruits de ce riche héritage samedi au Moulin Michel de Gentilly.

La famille de Paul Kunigis a quitté la Pologne en 1956, trois ans après sa naissance, afin de se soustraire au climat d’instabilité politique qui régnait dans le pays. Immigré en Israël, le jeune Paul a fréquenté une école française catholique à Jaffa. Au début de l’âge adulte, il a mis le cap sur le Canada, et a notamment complété des études universitaires en langues à Toronto. Il a par la suite travaillé comme directeur pour quelques compagnies aériennes.

Et la musique, dans tout ça? «Quand j’étais jeune, j’ai été soliste dans la chorale de l’église en Israël! Puis une fois à Toronto, j’ai eu une formation de garage avec laquelle je faisais du blues», énumère-t-il en ajoutant que comme plusieurs parents, les siens l’ont incité à lorgner vers des études et/ou un métier promettant plus de stabilité que la musique.

Puis celle-ci est revenue plus sérieusement dans sa vie avec la formation du groupe Jeszcze Raz (qui signifie «encore une fois» en polonais) en 1995. À la voix et au piano, Paul Kunigis s’y entourait de Tommy Babin, Rémi Leclerc, Jean-Denis Levasseur, Caroline Meunier et Carmen Piculeata. Le groupe aux influences tsiganes, klezmer et jazz a fait paraître deux albums, Pamietam en 1997 et Balagane en 2002. Les chansons s’y baladent entre les langues hébraïque, arabe, polonaise et française.

Paul Kunigis a également signé la trame du film La pension des étranges, dont les pièces apparaissent sur l’album 2 univers, paru en 2004. C’est par la suite comme soliste que l’auteur-compositeur-interprète a présenté son album Exodus en 2006 et le plus récent, 1 Moment!, en février dernier.

Pour le spectacle qu’il présentera au Moulin Michel avec cinq musiciens, l’artiste puisera dans l’ensemble de sa production. «On est là pour faire la fête. On ne réglera absolument rien des problèmes du monde. On est tellement bombardés avec tous les malheurs de la planète. On voit tout ça à la télé, sur Internet… On va tenter d’oublier ça un moment et faire la fête», formule-t-il.

Invité à décrire lui-même le style de sa création la plupart du temps classée dans la catégorie Musique du monde, il répond d’abord en énumérant ce qu’elle n’est pas: «Ce n’est pas klezmer, ce n’est pas tsigane, ce n’est pas traditionnel, ce n’est pas folklorique! Souvent, les gens me disent que c’est inédit, que ce n’est pas comme toutes les musiques du monde. Que c’est de la musique, point.»

L’accumulation de références culturelles infusées dans la musique de Paul Kunigis a-t-elle aussi pris des couleurs plus «québécoises»?

«Oui, la culture québécoise est omniprésente. Je ne me sens pas plus Polonais ou plus Israélien ou plus Québécois. Quoique peut-être plus Québécois…! Je fais des chansons en français. C’est normal pour moi que des textes de chansons me viennent dans la tête en français. Et aussi le fait que je joue avec des musiciens québécois apporte un aspect nord-américain», répond-il.

«C’est comme des épices qu’on mélange dans un bocal!», image-t-il finalement pour définir sa musique. Notons qu’il sera possible d’en apprendre plus sur les influences multiculturelles de Paul Kunigis en assistant à l’atelier-rencontre prévu au Moulin à 15 h le jour du spectacle (réservation nécessaire).

D’autres projets

En plus de la musique, Paul Kunigis se consacre à d’autres activités en lien avec les arts et la culture. Au courant de l’année scolaire qui s’amorce, il proposera des ateliers artistiques menant à la création d’un spectacle musical avec des jeunes du secondaire, en activité parascolaire. Sous le thème Ma ruelle c’est la plus belle, les participants pourront perfectionner leurs techniques de chant, de danse et de jeu, pour en venir à monter une production qui pourrait être présentée l’été prochain, dans une formule emploi d’été.

Les textes seront signés par Christiane Duchesne, avec qui il avait créé le projet pour enfants Wapiti, en 2009. La mise en scène sera assurée par la Trifluvienne d’origine Véronique Marcotte, avec qui il collabore régulièrement. C’est d’ailleurs avec elle qu’il travaille à un projet de livre. «On interviewe des immigrants et on discute de leur point de vue sur le Québec, on reçoit des anecdotes, des histoires qui font sourire», dit-il en parlant du livre qui devrait paraître à l’automne 2014.

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Renseignements

Nathalie Bourget
Rubis Varia
Tél. : + 1 514 932-8342 poste 229

Critiques

06 avril 2021
UniqueFM
26 mars 2021
LeDevoir.com
15 mars 2021
LaPresse.ca
11 mars 2021
KinocultureMontreal.com

Paroles des chansons

Album Yallah
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